Appelez moi Big Bear
Rien.
Rien ne me prédestinait à quitter un emploi que j’aime, une vie très confortable, relativement rangée. Je suis médecin, j’ai une vie épanouie dans bien des aspects, un entourage aimant.
Petit, j’étais déjà un enfant des champs, un louveteau, toujours pressé de partir à la campagne . En grandissant j’ai un peu perdu cet aspect de moi même.
La Pandémie.
Je fais partie de ces gens pour qui la pandémie a changé ma façon de voir les choses. Je me suis rendu compte que le temps que je me décide à réaliser des projets qui me tenait à coeur, ma vie pouvait s’être fini. J’ai décidé de chercher un meilleur équilibre. Démissioner a été le plus dur des pas à franchir, mais la direction de mon hôpital m’a involontairement aidé dans ma décision.
La marche.
J’ai toujours aimé marcher, et un de mes souvenir d’enfance préféré est une marche que nous avions exécuté avec les louveteaux. Plus j’étais enfermé, comme beaucoup de gens à travers le monde, plus je ressentais l’appel de la forêt, de cette personne à demi sauvage qui perdure en moi.
Le projet.
Assez lointain d’abord le projet s’est peu à peu précisé dans mon esprit et plus je passais de temps à me renseigner, et plus le désir devenait fort, jusqu’à s’imposer, jusqu’à l’obsession. Deux ans avant de partir, pas un jour ne passait sans que je regarde une vidéo, ou ne fasse de recherche sur le matériel, sur le trail, ou des randonnées de préparation sur mes weekends.
2021.
Devait être ma grande année. Tout était prêt, ou presque. Malheureusement, l’avant veille de mon rendez vous pour obtenir mon visa pour les USA, l’ambassade des Etats Unis annulait tous les rendez vous devant la résurgence de Covid. A un peu plus d’un mois du départ, le coup fut vraiment dur à encaisser.
Finalement.
Le 26 Mars 2022, j’ai pu toucher la frontiere du Mexique pres de Campo, aux états Unis, et partir pour un voyage de 4200km. Un voyage qui devait me procurer des joies inouïes et des déceptions à la mesure, des rencontres incroyables, à travers les montages de l’ouest des états unis.
Le reste, c’est ce que je veux partager sur ce site internet
Pourquoi chemin pacifique
Mes amis, mes proches, m’ont assailli de question quand je suis revenu : mais comment témoigner de mon expérience sans faire une conférence de cinq jours ? Montrer 10 photos, donner 3 anecdotes ?
Marcher sur le chemin des crêtes du pacifique est une expérience profonde. Cela va au-delà de la fatigue, du courage, des joies et des peines. Je me sentais limité pour en parler sur les réseaux sociaux.
Quand je marchais sur le PCT, des phrases revenaient comme des refrains et déjà je voulais les écrire. Maintenant que je suis chez moi, je veux me remémorer. Des moments, des gens avec qui je les ai partagés. Il ne s’agit pas de chercher la reconnaissance mais plutôt de dire aux gens, aux lieux, aux souvenirs que je les aime.
Enfin depuis mon retour, j’affronte la « dépression post trail ». Ce lieu commun cache une réalité profonde, un décalage, une anesthésie profonde vis-à-vis du monde extérieur. Cela mérite un article complet mais pour dépasser cela, pour transformer ce mouvement de mon corps à travers l’espace en un mouvement de mon esprit à travers le temps, j’ai commencé à écrire.
Et d’une certaine façon je suis reparti sur ce chemin le long du pacifique, où je marche toujours.