J’aimerais encore être à Wrightwood

Je ne sais pas pourquoi nous étions si heureux à Wrightwood. Peut être juste d’avoir été fort dans la petite vague de froid des derniers jours, de commencer à être confortable dans une certaine routine, de former une vraie équipe de marcheur, et de sentir la confiance grandir en nous. Le fait est que nous étions vraiment bien. En arrivant dans la ville, notre « Trail angel » nous amena au Grizzly Café, où nous dévorâmes un petit déjeuner gargantuesque.


En face, se trouvait le Mountain Hardware, magasin de matériel et nous sommes allé la bas faire des révisions mineures sur notre équipement et nous détendre sur la terrasse à l’arrière du bâtiment, entièrement équipée pour les marcheurs du PCT. L’endroit était extrêmement accueillant, et le gérant offre un pins à tous les marcheurs du PCT qui passe par son magasin.

Alex « Idaho » nous rattrapa en sautant une étape : il était malade depuis plusieurs jours et voulait en profiter pour se reposer. En début d’après-midi, notre air bnb était enfin disponible, mais situé à 2 kilomètres du centre-ville, et Maria, notre « ange du trail », nous amena jusque-là. Bien nourris, fatigués, l’après-midi dans notre hébergement passa rapidement alors que nous mettions tous au propre. Le soir, nous avons fait la route en marchant jusqu’au centre pour manger au restaurant mexicain qui proposait de porter de magnifiques sombreros.

La soirée se finit au Racoon Saloon, où quasiment pour la première fois depuis le début du trail, nous avons gouté à l’ivresse, heureux d’être ensemble. Le bar était tout ce qu’un européen élevé aux séries américaines peut demander. Un billard, des habitués hauts en couleur, un aspect pas net et miteux, des enseignes en néon. Une certaine personne abusa de l’alcool et une chute handicapa sa marche pendant quelques jours.

Le lendemain, la journée se passa calmement. Nous n’avions pas prévu de faire un jour d’arrêt (jour zéro) mais vu le nombre de blessure, et de gueule de bois, nous fumes assez facile à convaincre de passer une nuit de plus dans cette petite ville si accueillante. La journée se passa dans l’indolence, comme je m’étais préparé au départ la veille, mais il est vraiment étonnant de voir à quel point une journée de repos passe vite en mangeant une glace, en cherchant un coiffeur, en vagabondant dans la ville.

Le soir se finit dans une brasserie, le Yodeler, recommandé par Evan et Nick, mais qui ne nous laissa pas un souvenir impérissable.

Le lendemain, après un bon petit déjeuner dans un super petit café très accueillant, le Grind, nous étions repartis avec notre trail Angel, Maria, pour notre prochain objectif, le Baden Powell.

Malheureusement Kelsey, blessée à la cheville, devait rester en arrière, et c’est comme cela qu’elle quitta notre groupe.

En pratique : 

Cette charmante petite ville de montagne, dont toute les perspectives ouvrent sur les sommets, est joignable par un trail accessoire assez raide, ou par la route. Plusieurs trails Angels peuvent vous amener en ville. Les possibilités d’hébergement sont limitées ; nous avions loué un air bnb pour la première nuit, puis nous sommes restés au Cedar Lodge, qui prête un seau pour faire sa lessive sur place.

La nourriture est assez bonne au Mexico Lindo, en revanche nous n’avons pas été impressionné par la nourriture du Yodeler. Le Racoon saloon a une ambiance très sympa le soir, avec beaucoup de locaux, billard… Le « village Grind » fait café/salon de thé avec de très bonnes options de petit déjeuner.

Niveau course, la ville a tout ce que vous pouvez vouloir : le Jensen est un supermarché cher mais bien achalandé, le Mountain Hardware un magasin de matériel très bien fourni pour se ravitailler en équipement, plats déshydratés etc… qui offrait en 2022 des pins du PCT aux hikers, malheureusement le mien a été perdu par la poste.