Ma nuit avec un puma

Image : Zach Key

Vers la fin de la Sierra, je me sentais pousser des ailes. Peut être est ce l’hubris qui a mené à ma chute, mais ça c’est une autre histoire. Donc un soir, mes amis avaient prévu de camper à 35km et moi je voulais avancer un peu plus. Mon objectif, arriver le dimanche matin à South Lake Tahoe ce qui impliquait au moins 40km par jour.
Je croise une route et j’ai la chance d’avoir un peu de magie du chemin. Je parle avec un groupe de 4 marcheurs, tout va bien pour eux. Hot dog, une bière une banane et des chips. Ils décident de revenir 300m avant pour camper, moi je décide de continuer un kilomètre, seul et je trouve le bivouac parfait, au bord d’un petit lac, avec un coucher de soleil sur les montagnes environnantes qui me fait frissonner.

Tout va bien pour moi. J’ai l’impression que le destin me fait signe de persévérer, que tout va bien se passer. Un hot dog dans le ventre, serein et confiant. Je m’endors, seul, à coté de ce petit lac de montagne, la neige autour de moi. Je dors comme un bébé, malgré un peu de vent. Je laisse les parois latérales de ma tente ouverte, pour éviter la condensation, comme je suis prêt d’un point d’eau.

A mon réveil, je prends mon petit déjeuner sans stresser. Je suis seul, je n’ai personne à rattraper où à suivre. A nouveau maitre de mon emploi du temps et libre. Je sors de ma tente, et là je vois, tout autour des traces d’animaux, en demi-cercle autour de ma tente.

Je prends une photo. C’est gros, mais cela ne ressemble pas à des traces d’ours, de coyote ou de chien car il n’y a pas de traces de griffes. Elles sont bien arrondies. Je ne suis pas sur mais cela ressemble vraiment à des traces de chat. J’attends d’avoir du réseau pour en avoir le cœur net : un puma a bien tourné autour de ma tente pendant la nuit, me regardant dormir à travers ma moustiquaire et je n’ai rien entendu.

Je ne sais pas combien d’animaux m’ont côtoyé pendant ma randonnée, sans que j’aie eu l’idée de leur présence, mais cela ne m’a pas empêché de dormir à nouveau seul, de nombreuses fois. Si ce puma avait voulu me tuer, il aurait pu.

J’imagine qu’il n’y avait juste pas de Gaspard au menu ce jour-là.

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